L’exposition Flesh Flowers rassemble les œuvres de plus de soixante-dix artistes et plus de deux cents pièces issues de la collection de Tony et Elham Salamé. Empruntant son titre à l’une des œuvres de Miriam Cahn, l’exposition explore les relations complexes entre le corps et la peinture, en mettant particulièrement l’accent sur le travail des artistes femmes de la collection.
Cette exposition marque le dixième anniversaire de l’inauguration de l’espace d’exposition de la Fondation Aïshti à Beyrouth et constitue la première grande présentation depuis l’interruption des programmes de la Fondation due à la récente guerre.
Les œuvres exposées combinent abstraction et figuration afin de complexifier les relations entre forme et contenu, médium et signification, subjectivité et altérité. À une époque saturée d’images numériques et de données désincarnées, ces artistes réaffirment et remettent en question la matérialité physique de la peinture. Chaque artiste aborde la toile comme un lieu de négociation intense : entre l’immédiateté brute du geste et l’émergence de formes reconnaissables ; entre la présence tangible du corps et sa représentation fracturée dans une société hypermédiatisée. Écrans, pixels, vecteurs et réseaux se mêlent à anatomies, taches, traces et fluides, dans une fusion intense du charnel et du numérique. L’abstraction cède alors la place à des suggestions fugaces de chair, tandis que les éléments figuratifs se dissolvent dans des champs de couleur pure, de texture et d’information.