Hubert Duprat, Sans titre, 2013, plâtre, pots en terre cuite, 232 x 1800 x 15cm

En 2013, 30 ans après la création des Fonds Régionaux d’Art Contemporain, le musée Henri Prades est sollicité par le FRAC Languedoc-Roussillon dans le cadre d’une programmation destinée à valoriser l’ensemble des collections régionales. Mitoyen du site archéologique de Lattara, le musée a vocation à témoigner de la vie quotidienne de la ville dans l’Antiquité.

Le musée organise alors une exposition d’art contemporain consacrée à Hubert Duprat et lui demande d’imaginer une œuvre en dialogue avec les collections archéologiques. Hubert Duprat propose une installation constituée de mille pots en terre industriels enchâssés dans un mur en plâtre de 20 mètres de long qui scinde l’espace dédié aux collections permanentes. Le motif régulier et presque hypnotique ainsi produit apporte un contrepoint contemporain et poétique aux objets antiques, et notamment aux amphores qui lui font face.

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Hubert Duprat, 2009-2012. La Verrière, Bruxelles. Polystyrène, bois et galuchat.

Inaugurée en 2000 à Bruxelles, La Verrière fait partie du réseau international de galeries de la Fondation d’entreprise Hermès. Invité à occuper ce lieu, Hubert Duprat a déployé une imposante architecture de polystyrène orné de rectangles de galuchat, un cuir haut-de-gamme utilisé en maroquinerie. Cette forteresse blanche qui occupe l’espace jusqu’à presque l’obstruer étonne tant par son ampleur que par le choix et l’usage des matériaux. Le polystyrène et le galuchat, s’ils ont une texture granuleuse similaire, créent cependant un saisissant contraste, en termes de densité, d’apparence et de valeur symbolique.

« [Cette] structure blanche qui nous ramène au modernisme géométrique et aux méthodes autonomes de l’art du début du XXe siècle. Mais il y figure un élément trouble-fête, que nous suggère le titre dérivant du mot anglais shagreen : peau de raie ou de requin, dont les rectangles semblent servir d’agrafes pour maintenir l’objet blanc et exigent un savoir-faire et une expertise traditionnels, de sorte que l’œuvre évoque le laps de temps entre l’époque du fait main, de l’artisanal, et l’industrie moderne, ou plutôt les fond l’un dans l’autre. »*

*Martin Herbert, « Une vision holiste », in TextWork, Fondation Ricard, juillet 2019